Aïd alfitr : comment les habitants du quartier N’djari fêtent la fin du Ramadan ?

Article : Aïd alfitr : comment les habitants du quartier N’djari fêtent la fin du Ramadan ?
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7 juillet 2016

Aïd alfitr : comment les habitants du quartier N’djari fêtent la fin du Ramadan ?

Ramadan, mois saint pour les musulmans qui a débuté au Tchad le 06 juin 2016 vient de s’achever. Cela fait exactement 30 jours d’abstention de boire et de manger du lever du soleil jusqu’au coucher. C’était un moment doux de communion entre frères. En jeûnant, les musulmans retrouvent au quotidien le vrai sens des valeurs humaines, du respect et de l’entraide afin de renforcer les liens sociaux.

Ah ! Le ramadan va nous manquer vraiment. Chaque soir, chacun veut montrer son élan de générosité, les voisins se réunissaient pour rompre le jeûne.

Et bien quand il sera 18h, les yeux sont rivés vers le repas. L’odeur dégagée par la bouillie, la soupière pleine de “chorba“ effleurait nos narines, les assiettes et les ustensiles bruissaient indistinctement. C’est l’heure de la rupture du jeûne, chacun de nous est témoin de ce moment de joie.

Mais le moment le plus attendu c’est la fête, appelé chez nous “ïd alfitr“. Voici comment s’est déroulé le premier jour dans mon quartier N’djari situé au nord-Est de N’Djamena.

Le petit matin de la fête

Très tôt le matin, tout le monde est débout, chacun de son côté règle les derniers détails pour rendre la fête belle. Les chefs de famille s’activent pour accomplir les rituels en ce jour de fête, notamment l’aumône que l’on appelle “zakat alfitr“. C’est une tradition qui oblige les musulmans à offrir un don aux personnes démunies. Ce don peut être de l’argent ou du céréale le plus consommé localement, il est donné avant la prière.

Les fidèles attendent l'arrivée de l'imam (c) Harif
Les fidèles attendent l’arrivée de l’imam (c) Harif

La prière de l’aïd

L’un des grands moments de la fête est sans doute la prière collective de l’aïd. Avant de se diriger vers la mosquée, la tradition veut que l’on prenne une douche en guise de la purification, et se vêtir de son plus beau habit, de préférence neuf. Généralement chez nous les hommes portent le captant ou le grand boubou et les femmes sont toutes en voile.

Les N’djarois (hommes, femmes, enfants) ne manquent pas ce rendez-vous annuel. À l’entrée du lieux de culte, un cordon de sécurité est établi, des volontaires munis de leur badge fouillent et encadrent les fideles pour d’éventuel désordre ou attentat terroriste.

A l’approche de la salât, les rues de N’djari autre fois remplies de gents se sont vues vidées de circulation. J’ai été parmi les dernières personnes à mettre les pieds à l’esplanade de la mosquée. Assis sur mon tapis de prière à côté d’un ami, on n’entonnait d’une même voix le takbîr (louanges, glorification d’Allah) un rituel aussi recommandé.

L’imam vêtu d’un grand boubou blanc fait son entrée dans la mosquée, la prière a donc commencé aussitôt son arrivée. Après la salat, du haut de la chaire, bâton en main, l’imam a fait un discours pour exhorter les fideles à poursuivre les bonnes œuvres entreprissent pendant le ramadan “Allah vous incite au bienfaisance envers les pauvres, les handicapés… et en retour Il vous accordera sa grâce“. L’imam a également demandé à tous les musulmans de prier pour la paix et la sécurité dans le monde et en particulier le Tchad, il a fini par ce message “En cette fête j’implore Dieu a nous mené dans le droit chemin de son paradis, j’envoie mes meilleurs vœux à vous tous. Bonne fête !“.

 

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Commentaires

Mahamat Nour
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Une très belle description de la fête, c'était ce que j'ai vécu même. Je précise que j'habite le même quartier avec l'auteur du billet. Et j'ajoute aussi que cet auteur à une plume aiguisée. Me manquez pas de lire ses articles.

Abdelwahap Abdoulaye Djimet
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Ah oui! le mois saint de l'islam nous a déja manqué; car en ce mois que l'on sent les valeurs humaines, le respect et la générosité des musulmans entre eux.

Merci d'avoir écris sur le plus important mois de l'slam. A l'année prochaine incha- ALLAH.